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đŸ“Č Social search : comment la recherche sur les rĂ©seaux sociaux va modifier nos stratĂ©gies Ă©ditoriales ? (Le pOD, Ă©pisode 38)

Pour ce 38e Ă©pisode du pOD, nous Ă©changeons sur l’utilisation des rĂ©seaux sociaux comme moteur de recherche. Retrouvez ci-dessous les principaux Ă©lĂ©ments abordĂ©s durant cet Ă©pisode de podcast, ainsi que diffĂ©rents liens et ressources utiles pour approfondir votre rĂ©flexion sur cette nouvelle rĂ©glementation.

Miniature de l'épisode 38 du podcast Social media le pOD : comment la recherche sur les réseaux sociaux va modifier nos pratiques éditoriales ?

Écouter l’Ă©pisode

Pourquoi aborde-t-on ce sujet ? 

Si vous ĂȘtes Social Media Manager, vous avez forcĂ©ment entendu parler du “Social Search” (la recherche d’informations sur les rĂ©seaux sociaux). 

En septembre 2022, un article du New-York Times annonçait que pour la gĂ©nĂ©ration Z (moins de 25 ans), TikTok Ă©tait le nouveau moteur de recherche par excellence. Depuis, Google a reconnu l’impact de TikTok sur sa position dominante dans le domaine de la recherche d’informations.

Cela fait donc plusieurs mois que nous en entendons parler. Vu la maniĂšre dont les rĂ©seaux sociaux font Ă©voluer leurs interfaces, il Ă©tait temps d’en parler pour comprendre l’impact de ces nouveautĂ©s sur notre quotidien 😉 

Les intervenants sur cet Ă©pisode de podcast sont :

  • Gwen, chef de projet social media Ouest Digital. En plus d’ĂȘtre la Voix du pOD, elle pilote les comptes de nombreux clients de l’agence. 
  • Bryan, cofondateur Ouest Digital, spĂ©cialiste de la veille 

Au programme de cet Ă©pisode de podcast

Dans cet Ă©pisode, voici ce que nous partageons avec vous :

  1. Concrùtement, qu’est-ce que c’est le “Social Search” ?
  2. Comment ce phénomÚne est-il arrivé ?
  3. Qu’est ce qui explique ce changement dans l’usage des rĂ©seaux sociaux ?
  4. Qu’ont mis en place les plateformes sociales pour s’adapter Ă  cette Ă©volution ?
  5. Qu’est-ce que cela implique pour les Community Manager et Social Media Manager ?
  6. Qu’est-ce que l’on pense de ce sujet au sein de notre agence Social Media ?

Ressources utiles en complément de cet épisode

→ To be continued
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Retranscription de l’épisode

[Gwen Moreau] Bonjour et bienvenue sur « le Pod ». Pendant une petite demi-heure, nous allons échanger sur les problématiques de nos métiers en tant que Community Manager et Social Media Manager. Notre objectif, partager ensemble nos réflexions sur un sujet, nos avis et nos pratiques.

Dans l’Ă©pisode d’aujourd’hui, je suis accompagnĂ©e de Bryan et nous allons vous parler du Social Search. Qu’est-ce que c’est exactement ? Qu’est-ce qui explique ce changement dans l’usage des rĂ©seaux sociaux ?

Et qu’est-ce que cela implique pour notre travail en tant que Social Media Manager ? Un dernier mot, si ce podcast vous plaĂźt, pensez Ă  vous abonner sur votre plateforme d’Ă©coute prĂ©fĂ©rĂ©e pour ĂȘtre sĂ»r de ne rater aucun Ă©pisode. Allez, je vous laisse, c’est parti !

Bonjour Ă  toutes et Ă  tous et bienvenue sur « le Pod ». Nous sommes ravis de vous retrouver pour ce nouvel Ă©pisode. Et aujourd’hui, je suis avec Bryan. Bonjour Bryan.

[Bryan Coder] Bonjour Gwen, bonjour Ă  toutes et tous. Comment tu vas ? Ça va, j’ai une petite quinte de toux, parce que je suis en sortie de grippe, mais je vais essayer de faire en sorte que ça soit le plus agrĂ©able pour tout le monde.

[Gwen Moreau] TrĂšs bien, on ne t’en tiendra pas rigueur. Alors du coup, aujourd’hui, de quoi est-ce qu’on va parler ? On va parler de l’Ă©volution, de l’utilisation des rĂ©seaux sociaux comme moteur de recherche, puisqu’on en entend quand mĂȘme pas mal parler depuis un petit moment dĂ©jĂ , et je pense que ça fait de plus en plus sa place.

Donc, commençons tout de suite. Est-ce que tu pourrais dĂ©jĂ  nous expliquer, pour commencer, de quoi est-ce qu’on parle exactement aujourd’hui ?

[Bryan Coder] Et alors, tu sais quoi ? Avant de parler du sujet d’aujourd’hui, je vais te poser une question, Gwen. Est-ce que tu as dĂ©jĂ  utilisĂ© un rĂ©seau social, quel qu’il soit, pour rechercher quelque chose ?

Genre une recette, un hĂŽtel, une paire de baskets, etc.

[Gwen Moreau] Bien sûr.

[Bryan Coder] Oui, lequel ?

[Gwen Moreau] Ça dĂ©pend ce que je cherche, mais tu as pris l’exemple de la recette. Donc moi, je suis fervente utilisatrice de Pinterest pour ça.

[Bryan Coder] OK.

[Gwen Moreau] AprĂšs, pour les lieux comme les… Alors bon, moi, je ne vais pas trop Ă  l’hĂŽtel. Je suis plus de la team Airbnb.

Mais par exemple, dans le mĂȘme style, pour un restaurant, j’aime beaucoup aller voir sur Instagram, pour voir les photos du lieu, des plats, pour vraiment m’immerger dans ce que je vais vivre potentiellement si je vais manger lĂ -bas.

[Bryan Coder] OK. Bon, trĂšs bien. Écoute, c’est hyper intĂ©ressant, parce que c’est justement le sujet qui nous intĂ©resse aujourd’hui.

On voit bien que toi, tu as un comportement qui consiste Ă  utiliser les rĂ©seaux sociaux pour chercher l’information. Et c’est du coup ça qui va nous intĂ©resser aujourd’hui. Ça fait un peu plus d’un an et demi que du coup le sujet de la recherche sur les rĂ©seaux sociaux, il commence Ă  Ă©merger dans le dĂ©bat autour des…

Enfin, dans le dĂ©bat au sein de la communautĂ© des spĂ©cialistes des rĂ©seaux sociaux. C’est ce qu’on appelle le social search. C’est le terme technique.

On peut aussi parler de recherche sur les rĂ©seaux sociaux, de SEO sur les rĂ©seaux sociaux, de rĂ©fĂ©rencement naturel sur les rĂ©seaux sociaux. Bref, tout ce qui va toucher Ă  la notion de recherche. Et du coup, ça va consister, pour une marque, Ă  appliquer les principes du rĂ©fĂ©rencement naturel qu’on appliquait principalement sur les moteurs de recherche comme Google ou Bing, par exemple, mais c’est vrai sur les rĂ©seaux sociaux.

Donc c’est ça dont on va parler aujourd’hui. Si on prend un peu d’histoire, si on essaie de comprendre d’oĂč ça vient tout ça et quels ont Ă©tĂ© les Ă©lĂ©ments dĂ©clencheurs Ă  ce sujet, il y a un article qui est sorti dans le New York Times il y a un an et demi Ă  peu prĂšs. Je crois que c’Ă©tait en aoĂ»t ou en septembre 2022.

Qui faisait Ă©tat d’un usage trĂšs prononcĂ© de la gĂ©nĂ©ration Z, donc gĂ©nĂ©ration Z, on va dire moins de 25 ans. Donc un usage trĂšs prononcĂ© de ces gĂ©nĂ©rations qui utilisent TikTok comme moteur de recherche. On parle de 40% des AmĂ©ricains de moins de 25 ans qui utilisent plutĂŽt TikTok pour rechercher de l’information que Google.

C’est quand mĂȘme un changement majeur parce que moi, je fais clairement partie de la gĂ©nĂ©ration Google. Ça ne m’est jamais venu Ă  l’esprit d’utiliser les rĂ©seaux sociaux pour chercher de l’information. À part Pinterest, effectivement.

À part YouTube, oĂč c’est aussi un peu le cas. Mais moi, lancer LinkedIn ou Facebook, parce que c’est plutĂŽt les rĂ©seaux que j’utilise, pour chercher de l’info sur un produit ou un service, ce n’est pas du tout mon rĂ©flexe. Donc il y a un peu un grand Ă©cart dans l’usage.

D’ailleurs, quand cet article est sorti, c’est quand mĂȘme une Ă©tude sĂ©rieuse qui est relayĂ©e par le New York Times, Google a mĂȘme reconnu ĂȘtre inquiet par ce sujet-lĂ . Parce que forcĂ©ment, si on utilise plutĂŽt TikTok pour chercher de l’info et pas Google, on va se dire qu’un pied sur les plates-bandes. C’est plutĂŽt quelque chose qui a Ă©tĂ© observĂ© aux États-Unis Ă  l’Ă©poque oĂč l’article sort sur le New York Times.

Mais dĂ©jĂ , il y a un premier point, c’est que souvent, ce qu’on observe dans les comportements anglo-saxons, on finit parfois, je ne dis pas toujours, mais par les observer aussi en France. Donc c’est dĂ©jĂ  un signal faible. Cet article fait rĂ©flĂ©chir beaucoup de monde.

Ça inquiĂšte Google, et forcĂ©ment, on comprend un peu pourquoi. Moi, je commence Ă  me dire, par contre, si on arrive sur un comportement de recherche sur les rĂ©seaux sociaux, ça va bouleverser beaucoup de choses dans les approches Ă©ditoriales qu’on a. Aujourd’hui, les approches Ă©ditoriales, c’est plutĂŽt, on va sur les rĂ©seaux sociaux, on part du principe que les gens qui vont sur les rĂ©seaux sociaux, ce n’est pas moi qui le dis, mais c’est la traditionnelle Ă©tude de l’OuĂŻa social qui met en avant la raison pour laquelle on va sur les rĂ©seaux sociaux, c’est plutĂŽt pour se divertir, apprendre des choses, prendre des nouvelles de nos proches.

Le comportement de, je vais sur les rĂ©seaux sociaux pour rechercher l’information ou acheter quelque chose, ce n’est pas quelque chose de trĂšs spontanĂ©. Ça, c’est prĂ©sent dans la liste de l’Ă©tude de We Are Social, mais c’est gĂ©nĂ©ralement en 9, 10e position. Sauf que lĂ , ça peut changer beaucoup de choses.

Donc ça va changer sĂ»rement beaucoup de choses sur la partie Ă©ditoriale. Et en fait, quand j’ai lu cet article du New York Times, je me suis rendu compte que c’Ă©tait quand mĂȘme un peu loin d’ĂȘtre anecdotique. J’ai mis du temps Ă  comprendre pourquoi c’Ă©tait loin d’ĂȘtre anecdotique, mais sur le coup, j’avais un peu la sensation qu’il se passait quelque chose.

J’ai continuĂ© un peu Ă  suivre ce sujet, et en prĂ©parant l’Ă©pisode du podcast, j’ai repris ma veille, la veille que j’envoie par mail chaque semaine, et j’ai extrait un peu les sujets qui concernaient cette notion de recherche sur TikTok. Et en fait, je me suis rendu compte que ce n’est pas juste un signal faible. TikTok lui-mĂȘme investit sur la recherche.

Il y a beaucoup de choses qu’a mis en place TikTok depuis septembre 2022, oĂč on voit clairement qu’il cherche Ă  aller capter la recherche d’internautes sur TikTok. Je vais t’en citer quelques-unes, pour que vous compreniez bien l’impact. En septembre 2022, quand sort l’Ă©tude du New York Times, TikTok dit « La description sous vos vidĂ©os, elle va passer de 300 caractĂšres ». Tu te souviens, quand on a commencĂ© Ă  accompagner les marques, c’Ă©tait 300 caractĂšres. Du coup, souvent les marques nous disaient « C’est un peu anecdotique, mais il faut quand mĂȘme l’utiliser. » En septembre 2022, TikTok dit « Ah non, c’est plus de 300 caractĂšres, c’est 2200 caractĂšres, on fait x7.

» En termes de taille. À un moment donnĂ©, on comprend bien qu’il y a une ambition cachĂ©e derriĂšre. Si on te dit « Tu as plus de place », c’est qu’on t’incite Ă  mettre plus de contenu.

Pourquoi on t’incite Ă  mettre plus de contenu ? C’est qu’un algorithme, aussi dĂ©veloppĂ© qu’il soit, va mieux comprendre du texte qu’une vidĂ©o, mĂȘme si c’est en train de changer. Mais en tout cas, Ă  l’Ă©poque, on sent dĂ©jĂ  quelque chose.

En dĂ©cembre 2022, TikTok sort une campagne publicitaire qui n’a pas Ă©tĂ© hyper visible, mais c’est pareil, quand tu mets tout bout Ă  bout, tu comprends un peu le truc. Qui s’intitule « Search it, learn it, do it with TikTok ». Et c’est clairement une apologie pour le moteur de recherche de TikTok.

Une grosse campagne de pub qui a surtout Ă©tĂ© diffusĂ©e au Royaume-Uni. En mars 2023, TikTok dit « Ok, on envisage de mettre des publicitĂ©s dans les rĂ©sultats de recherche ». Si TikTok commence Ă  dire qu’on va mettre de la publicitĂ© dans les rĂ©sultats de recherche, c’est qu’Ă  priori, il y a beaucoup de recherche.

Il y a un espace à monétiser. Mai 2023, TikTok dit « Vous avez un iPhone ? Vous savez quoi ?

Vous allez pouvoir utiliser un widget que vous allez installer sur votre tĂ©lĂ©phone pour faire une recherche rapide sur TikTok ». C’est un truc que Google avait dĂ©jĂ  fait il y a plusieurs annĂ©es. En gros, ce que ça change, c’est que tu peux l’installer sur ta page d’accueil d’iPhone.

Un widget, c’est comme une icĂŽne d’application. Et quand tu le lances, ça va t’ouvrir une fenĂȘtre de recherche sur TikTok et ça va te proposer des rĂ©sultats de TikTok. TikTok dit aux possesseurs d’iPhone « Si vous voulez faire des recherches, utilisez notre widget ».

Quand tu mets ça bout Ă  bout, tu te dis « Ok, il y a quand mĂȘme quelque chose ». Septembre 2023, TikTok commence dans ses rĂ©sultats de recherche Ă  mettre des rĂ©sultats issus de WikipĂ©dia. Donc, c’est qu’il y a une volontĂ© de proposer des rĂ©sultats un peu plus fournis que juste des vidĂ©os.

En octobre, un mois plus tard, aprĂšs WikipĂ©dia, Google et TikTok nouent un partenariat pour qu’il y ait des rĂ©sultats de Google dans TikTok. Bah tiens ! Et puis lĂ , plus rĂ©cemment, en janvier 2024, TikTok teste les contenus Ă  la une dans les recherches.

C’est-Ă -dire que quand tu fais une recherche, TikTok va te proposer des contenus Ă  la une, des contenus d’actualitĂ© sur le sujet. Donc, tu vois, on rentre un peu dans la dimension Ă  la une, un peu comme ce que fait Google avec Google Actus. Et toujours en janvier, TikTok dit « Vous savez quoi ?

Maintenant, vous allez plutĂŽt faire des vidĂ©os longues, de 30 minutes Ă  peu prĂšs, et puis vous avez mĂȘme le droit de faire des vidĂ©os en format horizontal. Le format 16-9, le format qu’on a sur YouTube. Donc voilĂ , on voit bien que TikTok, s’il le fait, c’est qu’il y a une raison.

C’est qu’il a bien compris qu’il y avait quelque chose Ă  gagner. Dans cette histoire, on parle beaucoup de TikTok, mais Meta ne se laisse pas faire. Meta, de son cĂŽtĂ© aussi, essaie de dĂ©velopper la partie moteur de recherche.

Ils ont amĂ©liorĂ© la recherche sur Explorer, sur Instagram. Ça fait plusieurs annĂ©es qu’ils travaillent dessus pour essayer de proposer des rĂ©sultats meilleurs sur Explorer. Et puis, je crois que c’Ă©tait en printemps 2023, Meta a lancĂ© une nouvelle option publicitaire oĂč, quand tu es annonceur, tu peux dire « Moi, je voudrais ĂȘtre visible sur des gens qui utilisent tel mot-clĂ© dans des recherches ». On voit bien aussi que Meta essaie de tĂątonner un peu. Il y a une vraie bataille sur la partie recherche sur les rĂ©seaux. Et TikTok a pris Ă©normĂ©ment d’avance.

Donc voilĂ , cet article de New York Times, c’est loin d’ĂȘtre une anecdote. On se rend compte que dans les choix qui sont faits, il y a quand mĂȘme des choix sur la partie moteur de recherche. Tout ça, ça reste que des fonctionnalitĂ©s, des Ă©tudes, etc.

Pourquoi on en arrive Ă  parler de ce sujet-lĂ  sur le podcast ? Moi, il y a eu des Ă©lĂ©ments dĂ©clencheurs rĂ©cemment qui me font dire que c’est plus qu’un signal faible, c’est plus que des fonctionnalitĂ©s. D’abord, je me suis rendu compte qu’il y a quand mĂȘme un changement de comportement.

Mon comportement ne reflĂšte pas du tout le comportement de tous les internautes. Je n’utilise pas les rĂ©seaux sociaux pour rechercher de l’info. Mais ce n’est pas parce que je ne le fais pas que ça reprĂ©sente ce qui se passe chez tout le monde.

Je suis allĂ© Ă  un Ă©vĂ©nement en dĂ©cembre qui s’appelle le Social Shading Forum. À un moment donnĂ©, il y avait une table ronde sur la place des moteurs de recherche pour dĂ©velopper son activitĂ©. Et puis, Ă  un moment donnĂ©, il y a un intervenant qui dit qu’on ne va pas sur les rĂ©seaux sociaux pour acheter.

Personne ne va sur les rĂ©seaux sociaux pour acheter une paire de baskets. C’est d’ailleurs le discours que nous, on tient depuis des annĂ©es. Et on le voit dans le comportement d’usage des rĂ©seaux sociaux de 2010.

On ne va pas sur les rĂ©seaux pour acheter quelque chose. On y va pour avoir un peu d’infos sur ce qui se passe dans la vie de nos amis, pour apprendre des choses, etc. Mais ce n’est pas…

[Gwen Moreau] Mais ce n’est plus vrai.

[Bryan Coder] C’est ce que dit une des personnes Ă  la table ronde.

[Gwen Moreau] Ce n’est plus vrai depuis un petit moment.

[Bryan Coder] Et en fait, il y a beaucoup d’Ă©tudiantes qui sont prĂ©sentes Ă  la table ronde qui disent qu’ils ne se rendent pas compte. Quand on cherche quelque chose, on va sur TikTok, on regarde les avis, on regarde les vidĂ©os. C’est plus facile qu’une recherche Google.

Donc, dĂ©jĂ , tu te dis, ok, effectivement, il se passe quelque chose. Entre l’Ă©tude du New York Times aux Etats-Unis et ce que j’entends en France, effectivement, il y a un changement de comportement.

[Gwen Moreau] Et puis, je veux dire, tu as aussi l’apparition des boutiques sur Instagram, Facebook, Pinterest, oĂč maintenant, tu peux faire des achats sans mĂȘme sortir de la plateforme.

[Bryan Coder] Mais oui, mais ça, c’est juste pour acheter. Mais ce n’est pas un comportement de je vais rechercher de l’info avant d’acheter un produit. Toi ?

[Gwen Moreau] Oui, mais en mĂȘme temps, sur les rĂ©seaux sociaux, je dis on, pour parler en gĂ©nĂ©ral, ce n’est pas forcĂ©ment ce que moi, je fais, on suit des influenceurs qui vont parler de produits. C’est leur mĂ©tier. Ils en parlent de produits diffĂ©rents tous les jours.

On a ce renseignement via ces personnes-là sur des choses qui peuvent nous intéresser. Et aprÚs, on peut se retrouver à acheter le produit en question directement sur la plateforme.

[Bryan Coder] Bien sĂ»r. Et ça, c’est un comportement qui est assez rĂ©cent. Il y a une dizaine d’annĂ©es, ce n’Ă©tait pas le cas.

Ça change quand mĂȘme beaucoup de choses. On va en parler aprĂšs, dans la maniĂšre de produire du contenu sur les rĂ©seaux sociaux. Quelques semaines plus tard, sur LinkedIn, je lis un retour d’une consƓur qui s’appelle DĂ©borah Jeanpetit.

Je la cite parce que on mettra le lien de son post. C’est hyper intĂ©ressant. Elle-mĂȘme donne un cours Ă  l’UniversitĂ© de Strasbourg et dit Ă  ses Ă©tudiants qu’on entend de plus en plus la place de TikTok dans la recherche.

Qu’est-ce que vous faites ? Est-ce que vous allez sur TikTok pour chercher de l’info ? Pour tous les Ă©tudiants, c’est une Ă©vidence.

Il y a des tĂ©moignages hyper intĂ©ressants. Elle cite quelqu’un qui dit « Moi, je voulais acheter un canapĂ© et sur Internet, je n’avais pas la possibilitĂ© d’essayer. » Je suis tombĂ© sur une vidĂ©o TikTok d’une personne qui venait de le recevoir et qui venait le tester, qui expliquait ce qu’elle ressentait avec ce canapĂ©.

Les retours de la personne ont convaincu l’Ă©tudiant d’acheter le canapĂ©. C’est une vidĂ©o TikTok qui l’a convaincu. Elle a fait la recherche sur TikTok et ça l’a convaincu.

LĂ  aussi, je me suis dit que c’Ă©tait plus que l’Ă©tude aux Etats-Unis. Ça arrivait en France. Le coup de massue, ça a Ă©tĂ© en janvier 2024 quand Adobe sort une nouvelle Ă©tude pour dire Ă  nouveau que TikTok est un moteur de recherche trĂšs utilisĂ© par la gĂ©nĂ©ration Z.

Beaucoup de choses ont Ă©tĂ© dites sur cette Ă©tude, mais ça vient encore plus confirmer ce qu’on observe depuis des annĂ©es. C’est vraiment un phĂ©nomĂšne qui n’est pas juste un Ă©piphĂ©nomĂšne ou juste un signal faible. C’est une rĂ©alitĂ©.

Aujourd’hui, la plupart des internautes vont utiliser les moteurs de recherche des rĂ©seaux sociaux pour chercher l’information sur des produits, des retours d’expĂ©rience, des avis d’utilisateurs, etc. C’est aussi pour ça que des vidĂ©os comme les vidĂ©os unboxing, qui sont trĂšs moquĂ©es des gĂ©nĂ©rations X ou mĂȘme avant. Tout le monde se moque un peu de ces vidĂ©os-lĂ , mais ça explique aussi le succĂšs de ces vidĂ©os-lĂ .

Ça dit quelque chose sur le comportement qu’on a avec les rĂ©seaux sociaux.

[Gwen Moreau] Ça marche. Et du coup, Ă  ton avis, qu’est-ce qui s’est passĂ© ? Qu’est-ce qui explique ce changement qui a eu lieu Ă  un moment donnĂ© ?

[Bryan Coder] DĂ©jĂ , il y a un premier point, c’est que les Ă©tudes se focalisent sur un comportement prĂ©gnant auprĂšs de la gĂ©nĂ©ration Z. La gĂ©nĂ©ration Z, finalement, c’est les moins de 25 ans. LĂ , on est en 8-24, c’est ceux qui sont nĂ©s dans les annĂ©es 2000.

À partir du moment oĂč ils ont Ă©tĂ© en Ăąge d’utiliser Internet, les rĂ©seaux sociaux existaient dĂ©jĂ . Donc, ils ont toujours connu les rĂ©seaux sociaux. Ce qui est un peu diffĂ©rent, par exemple, de ma gĂ©nĂ©ration Ă  moi.

Moi, je fais partie plutĂŽt de la gĂ©nĂ©ration qui a toujours connu Google, qui, aprĂšs, a dĂ©couvert les rĂ©seaux sociaux. Et donc, ça explique aussi pourquoi il peut y avoir un Ă©cart dans l’usage des moteurs de recherche entre peut-ĂȘtre ma gĂ©nĂ©ration qui va plutĂŽt avoir le rĂ©flexe Google et la gĂ©nĂ©ration Z qui va plutĂŽt avoir le rĂ©flexe rĂ©seaux sociaux. Tu vois, la maniĂšre d’utiliser Internet, quand tu dĂ©couvres Internet, elle va influencer ton comportement.

Donc, je pense qu’il y a dĂ©jĂ  quelque chose Ă  tirer Ă  propos du contexte dans lequel la gĂ©nĂ©ration Z a dĂ©couvert Internet. Il y a un deuxiĂšme point qui est trĂšs important, c’est l’expĂ©rience de recherche qui est proposĂ©e par les rĂ©seaux sociaux. Moi, je fais partie plutĂŽt de la gĂ©nĂ©ration rĂ©seaux sociaux, Facebook.

Ce n’est pas une honte, je fais partie des gens qui utilisent Facebook encore beaucoup. Et l’expĂ©rience de recherche sur Facebook, elle est horrible. Je ne sais pas si tu as dĂ©jĂ  cherchĂ© des trucs sur Facebook, mais ça ne sert Ă  rien.

Ça ne marche pas, c’est nul. D’ailleurs, on ne va mĂȘme pas sur Facebook pour chercher de l’info. Je veux dire, ce n’est pas un rĂ©seau qui a optimisĂ©, qui a incitĂ© l’utilisateur Ă  chercher des infos.

À l’inverse, ça s’amĂ©liore beaucoup sur Instagram. LinkedIn, d’ailleurs, Ă©volue Ă©normĂ©ment aussi sur la recherche des contenus. Et sur TikTok, l’expĂ©rience de recherche, elle est juste dingue.

Tu cherches des contenus et les rĂ©ponses qu’on propose, c’est des vidĂ©os. Donc, on a une expĂ©rience qui est totalement tout autre. Et la position du moteur de recherche sur TikTok, elle est trĂšs visible.

Donc, je pense que c’est aussi liĂ© Ă  l’expĂ©rience de recherche qui est proposĂ©e par les rĂ©seaux sociaux et la place qu’on leur donne. Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, qu’Instagram essaie vraiment de valoriser Explorer, par exemple. Il y a aussi cette deuxiĂšme explication.

Le troisiĂšme point, je pense que c’est trĂšs liĂ© aussi Ă  la maniĂšre de prĂ©senter les rĂ©sultats. J’en parlais juste avant, mais quand tu fais une recherche sur TikTok, les rĂ©sultats qu’on te propose, c’est des vidĂ©os courtes. 30, 45 secondes.

Souvent, des vidĂ©os qui sont bien montĂ©es, qui t’immergent tout de suite dans le sujet. Il n’y a pas de chichi. Et surtout, c’est plus facile Ă  consommer.

C’est plus facile qu’une page de rĂ©sultats sur Google et avec des avis textes, etc. Je dirais que c’est plus digeste, les rĂ©sultats sur TikTok. Tout comme ça commence Ă  ĂȘtre plus digeste aussi, les rĂ©sultats sur Instagram.

C’est plus facile de regarder des photos d’un restaurant sur Instagram, des avis d’utilisateurs sur Instagram qui sont allĂ©s dans le restaurant et qui disent, j’y suis allĂ©, voilĂ  ce que j’ai mangĂ©, voilĂ  ce que j’ai apprĂ©ciĂ©, etc., que de lire des avis textes sur Google ou des articles de blog. Je pense que la maniĂšre de prĂ©senter les rĂ©sultats, elle joue aussi beaucoup. Et puis, il y a peut-ĂȘtre aussi autre chose.

C’est un article que j’ai lu il n’y a pas trĂšs longtemps et je pense que ça pourrait aussi jouer sur le recours aux rĂ©seaux sociaux. C’est le contexte d’inflation. Il y a une Ă©tude de Bazaar Voice qui met en avant le fait que dans le contexte d’inflation, forcĂ©ment on rĂ©flĂ©chit plus avant d’acheter un produit.

On se renseigne plus parce qu’on cherche le meilleur prix, on ne va pas se faire avoir. Et du coup, on va utiliser davantage les rĂ©seaux sociaux pour se rassurer. On va regarder s’il y a d’autres personnes qui ont consommĂ© le produit, ce qu’ils en pensent, les vidĂ©os unboxing, les vidĂ©os retour utilisateur, etc.

Et je pense que le contexte d’inflation va renforcer cette notion de je recherche l’info aussi sur d’autres canaux que Google pour me rassurer. Je pense que c’est un peu les quatre explications, il y en a sĂ»rement d’autres, de ce changement d’utilisation.

[Gwen Moreau] Maintenant qu’on a bien fait le tour de tout ça, et qu’on est plus au clair sur le sujet, on y a fait rapidement allusion, mais qu’est-ce que ça implique pour les personnes qui, comme nous, travaillent sur les rĂ©seaux sociaux ?

[Bryan Coder] Je pense que ça implique dĂ©jĂ  un changement dans les habitudes Ă©ditoriales. On a encore beaucoup de marques qui vont rĂ©flĂ©chir Ă  leur contenu pour interrompre l’internaute dans son usage du rĂ©seau social pour valoriser des fonctionnalitĂ©s de produit, etc. On est quand mĂȘme dans une logique d’interruption.

D’ailleurs, ce n’est pas pour rien. Tous les spĂ©cialistes vont vous dire sur les rĂ©seaux sociaux qu’il faut absolument travailler le hook, l’accroche, les trois premiĂšres secondes pour interrompre le scroll. Ça va continuer, parce qu’il y a encore des personnes qui vont continuer Ă  utiliser les rĂ©seaux sociaux pour scroller, se tenir au courant de l’actu, avoir des nouvelles de leurs amis.

Mais je pense qu’on va avoir une autre logique qui va venir se combiner Ă  ça, qui va devoir ĂȘtre mixĂ©e avec cette logique d’interruption. C’est la logique de production Ă©ditoriale basĂ©e sur l’intention de recherche. C’est-Ă -dire qu’on va se retrouver avec des contenus qui vont d’une part interrompre le scroll, pour faire connaĂźtre la marque, et des contenus d’autre part qui vont plutĂŽt ĂȘtre lĂ  pour proposer des rĂ©ponses Ă  des questions que se posent les internautes.

Moi je trouve ça intĂ©ressant, cette notion de produire du contenu qui va apporter des rĂ©ponses, parce que ça nĂ©cessite du coup de produire du contenu qui intĂ©resse possible. C’est quelque chose qu’on rĂ©pĂšte Ă  tous nos clients. Oui, vous avez envie de raconter des choses sur votre marque, oui, vous avez envie de dire Ă  quel point votre produit est merveilleux, mais c’est pas ça qui intĂ©resse les gens.

Oui, ça vous fait plaisir de parler de vous, mais en fait c’est pas Ă  vous qu’il faut faire plaisir. C’est Ă  vos cibles. Cette intĂ©gration de la logique Ă©ditoriale basĂ©e sur l’intention de recherche, elle va nous permettre de produire du contenu pertinent, utile.

On va s’inspirer Ă©normĂ©ment des pratiques qu’utilisent beaucoup les spĂ©cialistes du rĂ©fĂ©rencement naturel, c’est de produire des contenus en s’appuyant sur les techniques du SEO. D’ailleurs, j’ai Ă©crit un article sur TikTok pour comprendre comment ça fonctionne en fin d’annĂ©e derniĂšre, oĂč je parlais de cet aspect, produisez vos vidĂ©os dans une logique SEO. Ce que je disais sur TikTok, ça va ĂȘtre le cas pour tous les rĂ©seaux.

À un moment donnĂ©, oui, on parle beaucoup de TikTok, mais plus la recherche va ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e sur Instagram, plus elle sera dĂ©veloppĂ©e sur LinkedIn, plus ce comportement de recherche, on va le retrouver sur tous les rĂ©seaux. Donc, il faudra Ă  un moment donnĂ© avoir ce mix Ă©ditorial entre interruption douce et contenu basĂ© sur de l’intention de recherche. Et ça, ça va changer beaucoup de choses.

Il y a peut-ĂȘtre un deuxiĂšme aspect, alors lĂ , c’est un truc qu’on observe depuis 3-4 ans sur Twitter, qu’on appelle X maintenant, c’est que on se rend compte sur X, quand on regarde les performances, qu’on a un dĂ©veloppement du nombre d’abonnĂ©s qui est moins important. Plus personne ne suit des comptes sur… Enfin, je ne peux pas dire ça, mais on suit moins de comptes sur Twitter et on suit davantage des sujets.

Des sujets qui nous intĂ©ressent. Et peut-ĂȘtre que ça peut avoir un impact aussi sur ce qu’on va faire sur les rĂ©seaux sociaux. C’est-Ă -dire qu’en fait, chercher Ă  acquĂ©rir des abonnĂ©s, on sait trĂšs bien que ce n’est pas ça qui fait vendre, mais toujours est-il que c’est une forme de preuve sociale.

Plus vous avez d’abonnĂ©s sur les rĂ©seaux, plus ça montre que vous avez une capacitĂ© Ă  fĂ©dĂ©rer. Et soit, je peux l’entendre, ce n’est pas forcĂ©ment un objectif en soi, mais en matiĂšre de preuve sociale, ça a une incidence. Toujours est-il que ce qu’on observe sur Twitter, on risque de l’observer aussi avec ce changement de comportement.

C’est-Ă -dire qu’en fait, vu que les personnes vont plutĂŽt utiliser les rĂ©seaux sociaux comme moteur de recherche, ils ne vont pas forcĂ©ment suivre des marques, mais ils vont s’intĂ©resser Ă  des sujets. Ils vont rechercher des sujets. Donc peut-ĂȘtre qu’on va avoir ce phĂ©nomĂšne oĂč on va avoir un ralentissement du dĂ©veloppement de l’audience.

En revanche, ce qui est trĂšs important, c’est que mĂȘme si on ne va plus suivre une marque, on va s’attendre Ă  trouver des rĂ©sultats de la marque quand on va rechercher quelque chose. Je prends un exemple, mais si je veux par exemple avoir des infos sur la maniĂšre de gĂ©rer sa page LinkedIn, on ne va peut-ĂȘtre pas s’attendre Ă … On ne va peut-ĂȘtre pas suivre Waze Digital en particulier.

Par contre, ce n’est pas illogique qu’un des contenus proposĂ©s par le moteur de recherche sur lequel on est, ce soit un contenu produit par Ouest Digital. Parce qu’on s’y attend en fait. En tant qu’agence spĂ©cialiste des rĂ©seaux sociaux, on s’attend Ă  ce que…

VoilĂ , on ait ce type de rĂ©sultat. Donc on va sĂ»rement avoir ce phĂ©nomĂšne oĂč on va peut-ĂȘtre avoir un ralentissement du dĂ©veloppement des audiences et plus des marques qui se disent « il faut que je sois lĂ  quand quelqu’un me cherche une information en lien avec ma spĂ©cialisation ou mon produit ». Il y a un troisiĂšme point, c’est que du coup, on va forcĂ©ment rĂ©flĂ©chir Ă  des contenus qui sont plus durables.

Alors nous, c’est quelque chose qu’on dit beaucoup Ă  nos clients. On essaie plutĂŽt de produire des contenus qu’on appelle « evergreen », qui s’inscrivent dans le temps, des contenus qu’on peut recycler. Ça fait Ă©cho d’ailleurs Ă  l’Ă©pisode de podcast qu’on avait fait sur le recyclage.

Je pense qu’en fait, si on a une logique Ă©ditoriale inspirĂ©e du SEO, on va forcĂ©ment aussi reprendre ce qu’on fait en SEO, c’est-Ă -dire de plutĂŽt produire des contenus durables, qui ne sont pas liĂ©s Ă  une temporalitĂ©, qui, mĂȘme s’ils sont produits en 2022, sont potentiellement toujours d’actualitĂ© en 2024. Dans les rĂ©flexions, les choix de sujets, etc., ça peut avoir une incidence. Et le dernier point, c’est qu’en fait, on va avoir un retour en force de l’importance de maĂźtriser les rĂ©fĂ©rencements naturels quand on est social media manager.

Pendant des annĂ©es, j’utilisais des articles qui disaient « le social media manager n’est pas un spĂ©cialiste du rĂ©fĂ©rencement ». C’est vrai. Enfin, je veux dire, nous, on est lĂ  pour produire des contenus, pour dĂ©finir des strats Ă©ditos, etc., on n’est pas des spĂ©cialistes du SEO. Et bien lĂ , ça va changer. Ça va changer parce qu’en fait, on va se retrouver au-delĂ  du fait de produire des contenus vers green, comme je parlais juste avant, Ă  devoir optimiser les titres des contenus, optimiser les sous-titres des vidĂ©os, puisque les sous-titres, c’est du texte qui sera lu par les algos, choisir les bons hashtags, utiliser les textes alternatifs sur les images et les vidĂ©os. Tu vois ça, les petits textes qu’on met pour dĂ©crire un contenu multimĂ©dia ?

Ça, en fait, aujourd’hui, tout le monde s’en fout, mais sauf qu’au-delĂ  de l’aspect « accessibilitĂ© aux malvoyants, aux personnes malvoyantes », ça va aussi avoir un aspect SEO. Donc, il va falloir aussi rĂ©flĂ©chir Ă  ces textes alternatifs. Il va falloir rĂ©flĂ©chir aux mots-clĂ©s qu’il va falloir intĂ©grer dans les titres, les descriptions, avoir de la variation sĂ©mantique, le fait d’Ă©largir son champ lexical.

Parce que si tu veux, par exemple, produire un contenu sur une recette de granola, ben oui, tu vas le mettre dans le titre, mais tu ne vas pas pouvoir mettre « recette de granola » trois fois dans la description, cinq fois dans les sous-titres. Il va falloir aussi avoir un peu de variation sémantique. Donc, on va se retrouver, comme ça, à avoir cette logique SEO que beaucoup de personnes avaient un peu dénigré dans le métier de social media manager.

Et lĂ , en fait, j’ai presque envie de dire que les social media managers qui maĂźtriseront le SEO sont ceux qui arriveront Ă  en tirer leur Ă©pingle du jeu.

[Gwen Moreau] TrĂšs bien.

[Bryan Coder] VoilĂ  ce que je pense sur la modification des comportements, enfin, de l’impact pour notre mĂ©tier. Il y a vraiment, je pense, des choses qui vont changer profondĂ©ment dans l’approche qu’on a des rĂ©seaux sociaux, en tant que social media manager ou community manager.

[Gwen Moreau] TrĂšs bien. Eh ben, on refait le point dans un an et demi.

[Bryan Coder] Ah ben, oui, oui, oui. Mais je trouve que c’est bien parce que ça… Moi, je fais partie des personnes qui s’ennuient rapidement, quand on a des habitudes.

LĂ , ça change un peu nos habitudes. Ça va un peu nous pousser dans nos retranchements. Moi, j’ai toujours bien aimĂ© les rĂ©fĂ©rences mondaturelles.

On a arrĂȘtĂ© de le faire Ă  l’agence parce qu’on voulait se concentrer sur le social media. C’est ce qu’on faisait le mieux. Mais au final, je suis assez content.

On va y revenir un petit peu. C’est cool. C’est pareil.

Des outils comme la Search Console, qui est un outil vraiment utilisĂ© par les SEO. Nous, on a toujours demandĂ© Ă  nos clients d’avoir un accĂšs Ă  la Search Console parce que les mots-clĂ©s utilisĂ©s par les internautes pour arriver sur le site web, ça nous donne aussi de la matiĂšre pour produire des contenus. LĂ , en fait, ça sera d’autant plus important pour nous, en tant qu’agence, de maĂźtriser la Search Console ou de maĂźtriser des outils comme Semrush, par exemple. C’est ça qui est intĂ©ressant. Je trouve que ça va un peu Ă©largir la palette de compĂ©tences du social media manager.

[Gwen Moreau] TrĂšs bien. Est-ce que tu aurais des conseils Ă  nous donner sur ce sujet ou ton point de vue personnel ?

[Bryan Coder] Mon point de vue, c’est qu’il ne faut pas non plus tout changer tout de suite. Quand tu regardes les Ă©tudes dont on parle beaucoup, l’Ă©tude d’Adobe, l’article du New York Times, etc., ce qui est quand mĂȘme mis en avance, c’est la part de marchĂ© prĂ©pondĂ©rant de Google. C’est-Ă -dire que Google, ça reste quand mĂȘme encore 90 % du marchĂ© de la recherche.

Oui, c’est un cas de Google, mais attention, il y a encore 90 % des gens qui utilisent Google.

[Gwen Moreau] Les vieilles générations.

[Bryan Coder] Les vieux comme moi, les quarantenaires.

[Gwen Moreau] Qui sont lĂ  pendant encore un petit moment.

[Bryan Coder] J’espĂšre, quand mĂȘme. Je suis Ă  la moitiĂ© de ma vie, normalement. Ce que ça veut dire, c’est que c’est un signal faible.

Il faut tenir compte de ce changement d’utilisation des rĂ©seaux sociaux. Mais attention, il ne faut pas tout changer.

[Gwen Moreau] Il faut peut-ĂȘtre plus ou moins en tenir compte en fonction de sa cible aussi.

[Bryan Coder] Exactement. C’est la cible qui va un peu tout dĂ©terminer. Mon avis, c’est vraiment de nuancer le propos.

Il ne faut pas dire « c’est bon, plus personne n’utilise Google ». C’est un peu comme les gens que je rencontre qui me disent « plus personne n’utilise Facebook ». « Mes enfants n’utilisent plus Facebook ».

[Gwen Moreau] Ce n’est pas parce que les enfants n’utilisent plus Facebook que plus personne n’utilise Facebook.

[Bryan Coder] Exactement. Il faut nuancer ce qu’on entend Ă  ce sujet-lĂ . En revanche, mon avis, c’est de tout de suite prendre le pli dans l’approche Ă©ditoriale qu’on propose aux marques.

De dire « OK, il faut qu’on ait un mix, un hybride entre des contenus qui vont interrompre le scroll et des contenus qui vont rĂ©pondre Ă  des questions que peuvent se poser les internautes. Des questions qu’on pourrait poser Ă  TikTok, Ă  LinkedIn, Ă  Instagram, dans le moteur de la recherche. Je pense que l’avenir est lĂ .

C’est d’arriver Ă  avoir ce mix Ă©ditorial entre interruption et intention. C’est ça qui est important pour les personnes qui font notre mĂ©tier.

[Gwen Moreau] OK. Alors, qu’est-ce qu’on retient au global de cet Ă©pisode ?

[Bryan Coder] On retient que la bataille pour la recherche, c’est quand mĂȘme une vraie bataille. TikTok va marcher sur les plates-bandes de Google. Google, ça les inquiĂšte.

Meta se laisse pas faire. Elle essaie de refondre Explorer. De son cÎté, LinkedIn essaie de développer à fond son moteur de recherche.

On n’en a pas beaucoup parlĂ©, LinkedIn, mais il se passe des trucs de fou sur la recherche LinkedIn. Si vous me suivez sur LinkedIn, je fais souvent des posts sur la puissance du moteur de recherche. C’est un truc de dingue.

On voit bien. On parle souvent de la bataille pour la vidéo. Bon, il y a une vraie bataille pour la recherche.

Ça, c’est le premier point. Le deuxiĂšme point, c’est pourquoi on se bataille sur la recherche. Le nerf de la guerre, c’est que quand les utilisateurs font des recherches, on rentre dans leur tĂȘte.

Si tu te poses une question, que tu la poses Ă  ton moteur de recherche, Google ou TikTok, c’est quelque chose qui t’intrigue. Tu veux savoir quelque chose. Tu dĂ©voiles ce que tu as dans ton esprit.

Ça, pour Google, pour TikTok, c’est une mine d’or. Ça permet de comprendre le comportement du consommateur. Il y a un vrai enjeu sur le commerce en ligne.

C’est ça qui se joue au-delĂ  de la bataille pour la recherche. Tout ça, c’est un enjeu sur le e-commerce. Et le troisiĂšme point, c’est ce que je disais juste avant.

Pour moi, il va falloir avoir une double logique, un mix Ă©ditorial entre l’interruption et l’intention. Je pense que ça, c’est le troisiĂšme point qu’il faut retenir au-delĂ  de la bataille un peu gĂ©nĂ©ralisĂ©e sur la recherche et l’enjeu sur le e-commerce. Pour en tenir compte, il va falloir essayer d’avoir ce mix Ă©ditorial.

[Gwen Moreau] TrĂšs bien. Merci.

[Bryan Coder] Je t’en prie, Gwen.

[Gwen Moreau] Merci pour ce sujet, pour toutes ces prĂ©cisions. Comme on s’est dit, peut-ĂȘtre qu’on refera le point, peut-ĂȘtre pas dans le podcast, mais peut-ĂȘtre qu’on refera le point d’ici quelques mois sur tes rĂ©seaux sociaux.

[Bryan Coder] Par exemple, ou sur ceux de l’agence. On a le droit aussi.

[Gwen Moreau] C’est ça. Ok. Merci beaucoup.

Il ne me reste plus qu’Ă  te souhaiter une bonne journĂ©e.

[Bryan Coder] Bonne journĂ©e Ă  toutes et Ă  tous. On se revoit bientĂŽt. Enfin, on ne se voit pas vraiment physiquement, mais on s’Ă©coute bientĂŽt pour un prochain Ă©pisode.

C’est ça.

[Gwen Moreau] Bonne journĂ©e et Ă  bientĂŽt. Quelques mots avant de se quitter. Tout d’abord, vous pouvez retrouver cet Ă©pisode sur le blog de l’agence www.keepitsimple.fr rubrique podcast, ou sur nos rĂ©seaux sociaux. Ensuite, n’hĂ©sitez pas Ă  suivre notre agence sur les rĂ©seaux sociaux. LinkedIn, Twitter, Instagram. Nous sommes partout sous le nom Agence Ouest Digital.

Enfin, pensez Ă  vous abonner sur votre plateforme d’Ă©coute prĂ©fĂ©rĂ©e pour ĂȘtre sĂ»r de ne rater aucun Ă©pisode du Pod. Allez, je vous laisse et vous dis Ă  trĂšs bientĂŽt pour un nouvel Ă©pisode du Pod.

À propos Gwendoline Moreau

Je conseille et accompagne les clients de l’agence Ouest Digital (entreprises, collectivitĂ©s et associations) dans le dĂ©veloppement de leur prĂ©sence sur les mĂ©dias sociaux. Je contribue Ă©galement Ă  la stratĂ©gie de communication social media de l'agence et Ă  la crĂ©ation de nouveaux projets internes.

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